* Il s'agit des grands moments de l'histoire des courses cyclistes en montagne classés chronologiquement avec comme acteurs principaux : les grimpeurs.
René Pottier |
Tour de France |
1905 |
L'etape Nancy-Besançon du 3ème Tour de France voit les premières denivellations à 10%. C'est le début des etapes de montagne. Le leader, René Pottier, plié en deux sur sa machine, passe en tête au sommet du Ballon d'Alsace en clouant au sol ses concurrents et en releguant son principal rival Henri Cornet, vainqueur 1904 beaucoup plus loin. René Pottier se fera rattraper dan sla descente par le futur vainqueur du Tour : Louis Trousselier, mais restera pour toujours le premier "Roi de la Montagne". Le Tour du debut du siècle était plutôt conçu pour les sprinters et les baroudeurs. |
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René Pottier |
Tour de France |
1906 |
Grimpeur exceptionnel, Pottier aura ridiculisé ses adversaires dans la montagne, remportant l’étape du Ballon d’Alsace avec quarante-huit minutes d’avance sur Passerieu, survolant aussi la côte de Laffrey puis le col Bayard. Ce Pottier de 1906 annonce le Coppi de 52 ou le Merckx de 69, il ecrase le Tour de sa classe. C'est la première fois que le Tour se gagne en montagne. Le 25 janvier 1907, c’est la consternation : Pottier est retrouvé pendu au croc où il avait l’habitude d’accrocher sa bicyclette. Un grand et robuste champion s'éteint à cause d'un simple chagrin d'amour dit-on ... |
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Octave Lapize |
Tour de France |
1910 |
Les coureurs s'habituent maintenant aux étapes de montagne. Le départ de la terrible étape des 4 cols pyrénéens est donné à 3h30 du matin. Lapize s'echappe et passe premier sur les 3 premiers cols. L'aubisque sera decisif et tous les coureurs prennent un enorme retard. Lapize, devant, se fait rattraper par un inconnu : Lafourcade, qui lui prendra 15 minutes dans l'ascension. Lapize finira la montée à pied, traitant d'assassin les organisateurs de cette étape suicidaire pour l'époque, à encore 150 km de l'arrivée. Cependant, en grand guerrier, il refera son retard et gagnera l'étape et le Tour. |
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Paul Duboc |
Tour de France |
1911 |
Duboc domine la terrible étape Chamonix-Grenoble longue de 366 kilomètres et se place comme favori. Il remporte ensuite Luchon et Perpignan. L'etape aux 4 cols Pyrénnéens est à nouveau au programme, l'homme mène de bout en bout la course jusqu'au col de l'Aubisque.Puis il zigzague, vacille, s’écroule sur la rocaille. Il vomit, vomit encore, vomit toujours, la diarrhée le prend et il perd plus d'une heure, empoisonné diront certains. Il finira 2eme du Tour à cause de cet incident et malgré deux autres étapes gagnées par la suite. Il sera battu par Gustave Garrigou, redoutable coureur placé dans les 5 premiers du Tour de 1907 à 1914. |
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Odile Defraye |
Tour de France |
1912 |
Defraye, le belge flamand apparait comme outsider de Eugène Christophe, favori du Tour 1912. Il failli abandonner après avoir été renversé par un chien dans la descente des Aravis mais Lambot, autre belge, l'entraîne dans son sillage dans la descente pour le conduire jusqu’à Grenoble. Wallons et Flamands s'entraidaient, et ce malgré les interdits du règlement. Defraye remporta l'etape de Marseille et conforta sa victoire finale dans la grande étape pyrénéenne des quatre cols. Christophe, incapable de lâcher Defraye, devait s’avouer vaincu. C'est la première victoire d'un étranger dans le Tour. Les belges ne cesseront de gagner jusqu'en 1923 en pratiquant une nouvelle stratégie : la course d'equipe. Defraye prendra encore le départ de 6 autres Tours mais il abandonnera à chaque fois. |
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Eugène Christophe |
Tour de France |
1913 |
Heurté par une voiture dans la descente de l’Aubisque, le jeune coureur chute et casse sa fourche. Les organisateurs du Tour interdisent aux participants de recourir à une aide quelconque en cas de problème technique. Eugène Christophe est alors contraint de réparer seul son vélo. Il devra marcher près de 15 km et prendra un retard de quatre heures sur les premiers coureurs. Il perdra cette course malgré sa 2ème place dans le Tour l'année précedente mais sera le premier à porter le maillot jaune en 1919 où il finira 3ème de la populaire course. |
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Ottavio Bottecchia |
Tour de France |
1924 |
Ottavio Bottecchia la révélation du Tour 1923, va exercer une domination totale sur ce Tour de France. Il prend le maillot jaune au Havre, terme de la première étape, et ne le quittera plus. Il triomphe dans les 2 étapes pyrénéennes. Son avance de 24 minutes est à ce point confortable qu’il peut se permettre de perdre du temps sur ses rivaux dans les étapes alpestres. C'est la première victoire d'un italien. Il mettra fin à l'hegemonie belge et il gagnera l'année suivante avant qu'on le retrouve mort, le crane fracassé par un paysan parcequ'il marchait sur ses terres. |
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Lucien Buysse |
Tour de France |
1926 |
Un Tour des plus difficiles attendait les coureurs. 17 étapes pour une distance jamais égalée de 5745 km. Dès le premier col de l'etape Bayonne-Luchon, la pluie se changea en neige et l’Enfer ouvrit sa gueule maculée de boue sous les roues des cyclistes. Déjà, des vélos jetés en tas s’accumulaient aux portes des auberges. Buysse, le belge, quant à lui, luttait, il s’assura une légère avance au sommet de l'Aubisque et franchit le Tourmalet avec 11 minutes d'avance. Les favoris dont Bottecchia abandonnèrent frigorifiés. Des coureurs réapparurent tard dans la nuit et d'autres complètement perdus erraient dans la montagne. Lucien Buysse arriva à Paris avec 1h22 d'avance sur le 2ème, une véritable force de la nature. |
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André Leducq |
Tour de France |
1930 |
Au cours de la 16ème étape Grenoble-Evian, c’est le drame pour Leducq, grand favori, qui part en vol plané à plus de 70 à l’heure dans la descente du Galibier. A demi inconscient et couvert de plaies, ses coequipiers de l'equipe de France dans ce tour des equipes nationales, qui mènent largement les débats, l'aide à se relever. Pendant ce temps l'equipe d'Italie prend une belle avance. Leducq casse une pédale et chute à nouveau dans l'ascension du Telegraphe. Les « Bleus » font bloc autour de Leducq et entament une chasse à plat ventre de 75 km. Les italiens sont rejoints et Leducq gagne même l’étape au sprint. Il gagnera le Tour devant l'italien : Guerra. |
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André Leducq |
Tour de France |
1932 |
Col de l' Aubisque, col du Galibier en 1932, la neige est au rendez-vous en abondance cette année là et les routes ne sont pas déneigées. Les glissades sont monnaies courantes et les coureurs sont obligés de descendre de leur vélo par endroit et marcher sur des kilomètres. André Leducq encouragé par Magne, précédent vainqueur, remportera les 2 grandes étapes de col et son 2e Tour de France. Il survolera ce Tour deFrance. Ses adversaires seront écoeurés. L'une des plus glaciales montée dans l'histoire du Tour.
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René Vietto |
Tour de France |
1934 |
Le jeune français René Vietto était au depart du Tour le coequipier d' Antonin Magne, vainqueur du Tour 1931. Finalement, il sera le premier vainqueur du grand Prix de la Montagne. René Vietto brille de mille feux dans les ascensions (Galibier, montée de Vars, col d’Allos, et gagnant à Grenoble avec 3 minutes d’avance sur Magne puis à Digne avec plus de 6 minutes d’avance sur les favoris avant de gagner chez lui à Cannes après l’ascension des cols de Braus et de Castillon. Pourtant il offre bêtement à son leader sa roue dans le col de Puymorens et perd le tour, bête et desillussionné. Mais il restera un grimpeur de grand talent. |
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Gino Bartali |
Tour de France |
1938 |
On annonce un jeune prodige italien. En effet, Gino Bartali, gagnant du Giro, semble adopter une tactique nouvelle dans la montagne, tactique qui étonne vu son fantastique talent de grimpeur : il se contente de suivre ses adversaires jusqu’à 1 kilomètre du sommet ; là, il démarre de manière foudroyante pour cueillir la minute de bonification. Le col d’Allos et l’Izoard sont ses alliés, il s’y promène, droit, puissant et souple sur sa machine. Il empoche près de 5 minutes de bonifications aux sommets et surtout arrive à Briançon avec une avance conséquente : 17 minutes sur son rival principal. Bartali assommera le tour 1938, 10 ans avant sa 2ème victoire, en gagnant les 4 étapes alpines. |
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Fausto Coppi |
Tour de France |
1949 |
Le journal organisateur L’Equipe a dessiné un Tour de France des plus montagneux avec 15 cols au programme. Coppi et Bartali ne laisse qu'une étape de montagne à Jean Robic, ils survolent ce tour comme ils survolèrent le Giro. Toujours ensemble dans un terrible duel, Bartali crève dans la descente vers Aoste et Coppi, triple vainqueur du Giro, lui prend 5 minutes et le maillot jaune. Il est le premier à realiser le doublé impossible : Giro-Tour. Il confirme son écrasante supériorité sur ce Tour 1949, trois jours plus tard, dans le contre-la-montre individuel de 137 km. |
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Gino Bartali |
Tour de France |
1950 |
Sans son dernier vainqueur, le grand Fausto Coppi, qui s’est fracturé le col du fémur au Giro, c’est donc Gino Bartali à 36 ans qui emmènera l’équipe italienne. Lors de l’étape Pau – Saint-Gaudens dans la montée de l’Aspin, Robic et Bartali, pressés par la foule, se touchent. Ils chutent mais sans dommage. Quelques excités, sans doute ivres, s’en prennent à Gino Bartali. Le Toscan est bousculé et insulté. Il gagne au sprint à Saint-Gaudens et fait ses valises ainsi que toutes les equipes italiennes, véxées et solidaires. Le suisse Kubler remportera le Tour dans un combat acharné contre Louison Bobet. |
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Hugo Koblet |
Tour de France |
1951 |
Le Suisse Hugo Koblet, vainqueur du Giro 1950, va dominer ce Tour avant que la course ne pénètre dans les Pyrénées, le Suisse surprend tous les prétendants dans une côte située 30 km après Brive. Il suit aisément les Italiens dans les cols et gagne même à Luchon. Il termine à Agen dans un état de grande fraîcheur, avec 2’25’’ d’avance sur ses adversaires : Coppi - Bartali - Bobet - Robic. Il gagne le Tour mais les performances de ce redoutable champion et son intelligence de course seront de courte durée. Touché par une maladie lors du Tour du Mexique, il ne retrouvera plus jamais ses capacités en montagne et sera laché à chaque fois. |
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Louison Bobet |
Tour de France |
1955 |
Bobet, vêtu de son maillot de champion du monde prend le depart du Tour après 2 victoires consécutives. Lors de l'étape Marseille – Avignon, il fait très chaud et le jeune Charly Gaul va subir la loi de Louison Bobet dans la fournaise du Ventoux avec 22 km de montée et des pentes de 4 à 14%. Kubler, vainqueur 1950 a attaqué comme un fou dans la plaine menant au Mont Chauve, il paiera bientôt sa témérité d’une terrible fringale. Plus raisonnable, Bobet s’est engagé dans la montée à une allure plus modérée. Il accélère progressivement, dépasse Gaul, passe en tête au sommet et s’en va cueillir à Avignon, la victoire. L’avance du double vainqueur du Tour ne dépasse pas 50 secondes mais il maintiendra son avance jusqu'à Paris. |
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Jean Mallejac |
Tour de France |
1955 |
En ce mois de juillet 1955, Jean Mallejac, 2ème du Tour 1953, tombé à terre à 10 km du sommet du Mont Ventoux, se retrouve dans un semi-coma, la figure livide. Son front a la froideur du marbre, ses yeux sont grand ouverts mais fixes. Imaginez la frayeur des suiveurs. Il fallut desserrer la mâchoire de Malléjac pour lui donner à boire, lui administrer une piqûre de solucamphre, lui faire respirer un ballon d’oxygène. On le transporta à l’hôpital et déjà on parla de dopage. Cette année là, le Mont Ventoux prit cette terrible reputation qui le suit encore aujourd'hui, de mangeur d'hommes. |
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Charly Gaul |
Tour d'Italie |
1956 |
En 1956 le Giro passait par le Monte Bondone. Bien que ce col n'est pas aussi dur que le Stelvio ou le Mortirolo, il suffisait à dynamiter la course. Le Luxembourgeois Charlie Gaul partait en principe comme favori, mais après avoir commis plusieurs erreurs dans les premières étapes, il semblait écarté pour la victoire. Après avoir traversé les Dolomites, au bas du Bondone, comme par magie, il commença à pleuvoir à verse et jusque 10º sous zéro dans la montée. De nombreux coureurs abandonnèrent dont Bahamontes et même le leader : Fornara. Charlie Gaul qui avait fait toute l'ascension en solitaire aura juste la force de mouvoir légèrement sa main en signe de victoire. Puis il tombera, inconscient. Quand il se réveilla, il ne se rappelait rien des 5 derniers kms. Il remporta le Giro. |
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Federico Bahamontes |
Tour de France |
1957 |
En ce Tour 1957, après Charly Gaul, c’est un autre grimpeur ailé, Federico Bahamontès, qui dut abandonner le Tour de France prématurément. Victime d’une chute entre Besançon et Thonon-les-Bains, l’Espagnol avait perdu l’usage de son bras gauche et tenait son guidon du bras droit. La souffrance, la canicule et le désespoir de voir le Tour lui échapper eurent raison de son impassibilité. La crise de nerfs le secoua de tout son long. Il mit pied à terre, jeta sa bicyclette et essaya de déchirer son maillot. Il se déchaussa et s’assit sur ses chaussures de course pour être sûr qu’on ne le remettrait pas en selle. Il sera le premier espagnol à gagner le Tour 2 ans plus tard |
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Charly Gaul |
Tour de France |
1958 |
En 1958, au programme : 219 km et 5 cols à gravir dont le Lautaret. Charly Gaul, dont plus personne ne se méfie car il est à 10' au général, attaque au Luitel. Il augmente son avance dans la brume et le froid alors qu'Anquetil en petite forme s’effondre dans le col de Porte. Il lutte seul et augmente son avance dans le Cucheron et le Granier dans le brouillard épais. Le Maillot Jaune Geminiani est à la dérive à 12 minutes dans le dernier col et pleure à gros bouillons abandonné par ses coequipiers dont Bobet. La pluie cingle sur les corps recroquevillés sur les bicyclettes. Gaul continue son effort sans se soucier des poursuivants et confirme en gagnant l'etape et le Tour qu'il restera à jamais un des plus grands grimpeurs. |
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Roger Rivière |
Tour de France |
1960 |
Rivière fort de sa 5ème place au dernier Tour à quelques secondes d'Anquetil, remporte la première étape pyrénéenne entre Mont-de-Marsan et Pau et confirme ses capacités de grimpeur, il se rapproche à 32 secondes de Nencini le leader. Le lendemain, il perd quelques secondes après la montée de Peyresourde mais garde confiance pour la suite. A l'aise dans la montagne il suce la roue de Nencini dans la descente du col de Perjuret, mais emporté par la vitesse, il serre les freins trop tard. Sa roue avant percute un muret. Le jeune champion bascule dans le vide et s’écrase vingt mètres plus bas. Il se brise la collonne vertebrale. On le retrouvera les yeux grand ouverts sur son terrible destin. Sa carrière s’achève ici, il demeurera paralysé pour le restant de ses jours. |
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Jacques Anquetil |
Tour de France |
1963 |
Le Tour va se jouer dans la 17ème étape Val d’Isère – Chamonix. Bahamontes a 2 secondes d’avance sur Anquetil au général après sa victoire à Grenoble. Poulidor place plusieurs démarrages qui restent sans effet. Bahamontes replique dans la montée étroite et pentue de la Forclaz et lâche Poulidor. Seul Anquetil accompagne l’Aigle de Tolède vers le sommet mais le français bat l'espagnol grâce à une stratégie visant à emporter un vélo plus lourd dans la descente. Anquetil assoie une nouvelle fois sa supériorité sur le Tour grâce à sa resistance extrême à l'effort et son intelligence de course.. |
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Jacques Anquetil |
Tour de France |
1964 |
Fatigué par les attaques de Bahamontes et Poulidor dans les Alpes, l’ascension du col d’Envalira est terrible pour Anquetil qui cède aux coups de butoir de ses deux rivaux. IL est malade et pratiquement à l’arrêt. Son directeur sportif Geminiani lui passe un bidon de champagne dans la descente. Anquetil prend tous les risques alors que la visibilité n’atteint pas 15 mètres. Il joue sa vie, pédale à tout-va comme un mort-de-faim et revient dans la vallée. Il se bat ensuite avec acharnement contre l’obstination de son adversaire, Poulidor à 56 '' au général. Les deux sportifs confrontent leurs forces dans la montée du Puy de Dôme avec une pente de 13 % dans les 5 derniers kilomètres. Finalement, c'est Poulidor qui franchira la ligne le premier mais Anquetil limite la casse et après le Giro cette année là, Anquetil gagne son dernier Tour. |
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Federico Bahamontes |
Tour de France |
1964 |
A 37 ans, Bahamontes plus fort que jamais dans la montagne remporte plusieurs etapes de montagne dont la terrible étape de Pau. L'espagnol accomplit un festival dans l’étape Thonon – Briançon par les cols du Télégraphe et du Galibier. Il gagne l’étape devant Poulidor. il n'aura cesssé d'attaquer Anquetil mais sans le distancer réellement. Deuxième l'année d'avant, il ne finira le Tour qu' à la 3e place à plus de 4' principalement à cause de ses difficultés dans l'epreuve du contre la montre. L'aigle de Tolede aurait remporté le prix de la combattivité haut la mains.
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Raymond Poulidor |
Tour de France |
1967 |
Juillet 1966 fut une nouvelle occasion manquée pour Poulidor de remporter le Tour. A nouveau des chutes et des contretemps de toutes sortes et des unions néfastes contrarièrent sa quête du maillot jaune qu’il ne portera d’ailleurs jamais. (3 fois 2ème et 5 fois 3ème). En 1967 un motard de presse perd le contrôle de son engin qui vient frapper la roue arrière du Limousin. Poulidor, couvert de sang, remonte sur sa bicyclette abîmée. Il parvient à limiter son retard à la minute. Mais le plus grand malchanceux est meurtri dans son corps et dans son âme, il perd 9 minutes dans l’étape du lendemain.Une malédiction pesait sur Poupou, le plus populaire des coureurs français de cette époque loin devant Anquetil qui avait pourtant remporter 5 éditions. |
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Tom Simpson |
Tour de France |
1967 |
Au cours de la 13eme étape du Tour, Tom Simpson semble bien parti. La chaleur est torride, 45 degrés à l’ombre, il s’effondrera brutalement sur les pentes du Mont Ventoux. Il perd connaissance, un spectateur lui fait le bouche à bouche. On lui administre une piqûre pour ranimer son rythme cardiaque, on lui applique un masque à oxygène. En vain. Les analyses prouveront que la prise d’amphétamines, alliée à la chaleur, à la dureté de l'ascension et à l'alcool est responsable du décès du sportif. L’année précédente, les coureurs s’étaient mis en grève contre l’adoption d’une loi anti-dopage en France. |
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Eddy Merckx |
Tour de France |
1969 |
Dans le col du tourmalet Merckx se porte en tête, Le groupe se réduit à 10 hommes sous son impulsion. Merckx sprinte au sommet. Il plonge seul dans la descente, alors il prend une folle décision : tenter de parcourir en solitaire les 130 km restants. Il augmente son avance dans l’Aubisque : 2’40’’ au pied du col, plus de 7’ au sommet et il gardera cet écart jusqu'à l'arrivée. Il est épuisé mais ses adversaires, eux, dont Poulidor, sont atomisés. Il a le Tour gagné et finit avec plus de 17 minutes d'avance au classement général sur le second. Il remporte le maillot vert et le maillot à pois. C'est la naissance d'un "extra-terrestre". Cette année là il sera déclaré positif et sera expulsé du Giro. Il aura quand même participé au Tour in-extremis. |
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Eddy Merckx |
Tour de France |
1970 |
Dans l’étape du Ventoux, Merckx veut ajouter de l’éclat à son maillot jaune. Il a l’intention d’attaquer dès le pied du Mont Chauve, ce que jamais personne avant lui n’a osé faire. Le Portugais Agostinho lui résiste jusqu’à 8 km du sommet. Là, le Belge, s’envole seul dans la fournaise. Après s’être signé au passage de la stèle érigée en souvenir de Tom Simpson, Merckx faiblit mais conserve 1 minute d’avance sur Van Impe à l’arrivée. Course gagnée une nouvelle fois, le Maillot Jaune tombe en syncope à l'arrivée. On doit le conduire vers l’ambulance et lui poser un masque à oxygène sur le visage. Il laissera le 2ème à près de 18' dans ce Tour. |
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Luis Ocana |
Tour de France |
1971 |
Le Tour 1970 est marqué par la rebellion des dauphins de Merckx : Ocana, Motta, Zoetemelk. Ils se liguent contre lui et avant l'étape Revel-Luchon, Ocana a plus de 7 minutes d'avance sur Merckx, c'est sans compter sur le destin. Au sommet du col de Mente, l’orage éclate. La pluie, la grêle, des torrents de boue s’abattent sur le parcours du Tour. Merckx descend comme un fou, décidé à décramponner Ocana, au risque de sa vie. Merckx tombe le premier puis c'est au tour d'Ocana. Il frappe de plein fouet 2 spectateurs. Les pieds coincés dans les cale-pieds, il tente de se redresser quand des coureurs surviennent et le percutent de plein fouet. Il sombre alors dans une semi-inconscience et finit sur ce Tour sur un lit d'hopital. |
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Cyril Guimard |
Tour de France |
1972 |
Guimard, porteur du maillot vert lors du Tour 1972, est toujours 2ème au classement général derrière l'extra-terrestre. La rivalité entre les 2 hommes était grande. En 1971, Guimard avait refusé d’aider Eddy Merckx en grande difficulté dans sa poursuite derrière Ocana lors de l’étape d’Orcières. Cette année là il était bien décidé à mettre davantage de batons dans les roues à son rival.. Néanmoins, il impose à ses muscles et surtout à ses ligaments un travail contre nature. Atteint d’un épanchement de synovie au genou, il ne peut plus marcher. On doit le porter sur son vélo. Cyrille va jusqu’au bout de son martyre et gagne à Aix le Bains et au sommet du Mont Revard devant Merckx, il abandonnera en héros à deux jours de l'arrivée |
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Felice Gimondi |
Escalada a Montjuich |
1973 |
Les deux maitres du cyclisme : Ocana qui venait de gagner le Tour et Merckx le Giro et la Vuelta se retrouvèrent en course lors du championnat du monde disputé sur le difficile circuit de Montjuich reservé aux grimpeurs. Eddy imposa très vite un rythme très soutenu auquel beaucoup ne purent résister. Au 11ème tour, le Belge s’échappe en compagnie de Ocana, Battaglin, Gimondi, Zoetemelk et Maertens. Au 15ème tour, Zoetemelk lâche prise. La victoire semble assurée à Merckx ou à Ocana pratiquant tous deux avec aisance de multiples demarrages mais l'italien Gimondi prend tout le monde à contre pied. En courrant intelligemment, le second du Tour 1972 s'impose contre toute attente après un magnifique effort. |
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Lucien Van Impe |
Tour de France |
1975 |
En cette année 1975, encore un nouveau maillot sur le Tour. Le maillot à pois ! Il récompense le meilleur grimpeur. Pourtant, ce classement avait été mis en place dès 1933 et consistait à attribuer des points en fonction de la difficulté des montagnes à franchir. Désormais, le premier du classement pourra revendiquer ses exploits à l’aide de ces gros pois rouges sur fond blanc. Lucien Van Impe sera le premier à le remporter en finissant 3ème du Tour et en gagnant la légendaire ascension du Puy de Dôme laissant sur place Merckx et Zoetemelk. |
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Bernard Thevenet |
Tour de France |
1975 |
Cinq fois vainqueur du Tour, vainqueur cette année là de Milan-Sans-Remo, Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège, Eddy Merckx se voit devancer par Bernard Thevenet récent vainqueur du Dauphiné. Dans la montée du Puy de Dôme, Eddy reçoit un violent coup de poing au foie de la part d’un spectateur favorable à Thevenet. Cependant il maitrise une fois de plus le Tour. Il est pourtant bien parti dans l’étape décisive du Pra-Loup mais à 6 kilomètres de l'arrivée il n’avance plus, défaille, sans force, Gimondi le rejoint puis Thévenet. Le Français sprinte littéralement pour ne laisser au Belge aucune chance de prendre sa roue. Il s’envole vers la plus glorieuse victoire de sa carrière. |
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Lucien Van Impe |
Tour de France |
1977 |
Au départ de Chamonix, Lucien Van Impe est troisième, à 30 secondes de Thévenet. Au prix d’un seul démarrage, le petit grimpeur belge distance ses adversaires dans le col du Glandon. Il doit lutter seul contre le vent dans la vallée mais à l’arrière c’est la discorde, Kuiper et Zoetemelk laissent à Thévenet le soin d’assumer toute la chasse. Van Impe se présente au pied de l’Alpe d’Huez avec 2’20’’ d’avance sur le Groupe Maillot Jaune. Hélas, après 3 km de montée, le bel attaquant perd de sa superbe. Sa fréquence de pédalage s’amenuise. Les poursuivants se rapprochent. Alors, une voiture de TF1 heurte malencontreusement la roue arrière du champion belge et le renverse dans la rocaille. Il se relève, repart mais doit s’arrêter à nouveau pour changer de roue. Sa voiture de dépannage est en retard, il perd encore du temps. Ses adversaires le depasse et il finit à 2'06 et termine 3ème au général malgré les soupçons de dopage confirmés sur les 2 premiers dont le gagnant Thevenet. |
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Laurent Fignon |
Tour de France |
1983 |
Fignon, avec ses petites lunettes rondes , ses cheveux blonds bien peignés, avait l’allure d’un premier de la classe. De fait, il était l’un des seuls coureurs à avoir entamé un cursus universitaire avant de se consacrer à temps plein au cyclisme. Ce look singulier lui avait valu en Italie le surnom Il Professore. Quasi inconnu au départ du Tour, le jeune Fignon, s’impose tres vite comme leader dans ce Tour 1983 après avoir constamment maintenu les attaques en montagne des colombiens nouveaux venus dans le Tour mais aussi de Arroyo et de Van Impe. Dans le Tour 1984, il s’imposera à 2 reprises dans la montagne, à La Plagne et à Crans Montana et beaucoup plus fort qu'Hinault, il gagnera son 2ème Tour.. |
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Bernard Hinault |
Tour de France |
1985 |
Bernard Hinault remporte son 5ème Tour de France devant Lemond, il égale le record d’Anquetil et de Merckx. Lemond se résigne à la victoire du Français lors de l'etape de Luz ardiden. Indeniablement meilleur grimpeur que son leader, il se lance à la poursuite de Delgado dans les cols mais il est obligé de subir la loi de Tapie qui fait revenir sa propre equipe sur lui afin d'offrir sur un plateau la victoire au breton. Hinault était un spécialiste du chrono, un tacticien hors-pair et un bon grimpeur mais pas un spcialiste de la montagne. Cependant, en gagnant 5 fois le Tour et en effectuant plusieurs doublés, il prouva qu'il était redoutable de resistance et d'abnégation dans les cols et l'un des plus grands coureurs de tous les temps. |
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Greg Lemond |
Tour de France |
1986 |
LeMond était en jaune dans les Alpes mais Hinault continuait à lui faire la guerre malgré un pacte de non agression, Hinault s'etant engagé au depart du Tour de tout faire pour son nouveau leader. L’image était désastreuse pour le groupe La Vie Claire. Malgré tout, au sommet de l’Alpe d'Huez, Hinault et Lemond passent la ligne enlacés comme des frères et le sourire aux lèvres. L’image émeut toute la France. Le français n'aura cessé d'attaquer l'américain mais LeMond gagne le Tour sans humilier Hinault, là est l’essentiel. A l’arrivée, leur directeur, Bernard Tapie a les larmes aux yeux devant ce beau tableau. Il en oublie qu’il est lui-même le maître d’œuvre de cette fraternité truquée qui avait commencé l'année d'avant par la victoire sur un plateau d'Hinault. |
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Stephen Roche |
Tour d'Italie |
1987 |
Stephen Roche eut plus de mal à s’imposer en juin dans le Giro qu’en juillet dans le Tour. Le Tour d ’Italie se ligua contre lui au profit de l'italien Visentini, porteur du maillot rose. Dans les Dolomites, il dut tout supporter : injures, crachats, coups de gueule de Visentini menaces de Boifava, le directeur sportif des frères ennemis de la Carrera. Sans l’aide du Belge Schepers, il eût sombré corps et âme. Il sortit épuisé physiquement mais surtout nerveusement. Après ce véritable cauchemar du Giro, gagner le Tour de France et le Championnat du Monde fut un jeu d’enfant pour le gentil Stephen Roche. Personne, même les plus grands ont reussi ce triplé sur une même saison. |
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Johan Van der Velde |
Tour d'Italie |
1988 |
En 1988 le Giro passe par le col de "Gavia", une montée terrible pour les grimpeurs, d'une part à cause de l'altitude 2621 mètres, de sa route en mauvaise état et du mauvais temps qu'il y règne très souvent. Van der Velde passa le premier au sommet, couvert de neige et sous une température de - 5 ° suivi de Hampsten et Breukink. Cependant dans la descente, les coureurs s'aperçoivent vite qu'ils risquent leur vie à chaque instant dans les virages, en essayant d'eviter les supporters ou encore les voitures de la caravane. Le plus intrepide sera Hampsten, il finira 5' devant le maillot rose. Van der Velde pourtant premier au sommet finira à plus de 46'. On ne le verra plus jamais en tête d'une course.Surement a t-il vu la mort de trop près. |
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Laurent Fignon |
Tour de France |
1989 |
Dans la 18ème étape, Fignon a 25 petites secondes d'avance au général sur Lemond et attaque à 3 km du sommet de la côte de Saint-Nizier-du-Moucherotte pour assurer sa victoire dans ce Tour dans cette dernière étape de montagne. Au sommet de la côte, il devance de 15’’ LeMond et Delgado. Mais il veut plus encore. Le Français compte à un moment 52’’ d’avance sur un petit groupe emmené par LeMond et Delgado. Il faiblit un tantinet dans la montée finale de Villard-de-Lans et arrive en haut de la Côte 2000 24 secondes à peine avant LeMond. Le français exulte dans une foule en délire et possède 50 secondes d'avance. Malgré le panache du français, dans un extraordinaire conre la montre, l'americain reprendra 58 secondes à Fignon. |
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Miguel Indurain |
Tour de France |
1991 |
Sur les pentes du Tourmalet, Chiappucci attaque à moins d’un kilomètre du sommet. Bugno, Indurain, Mottet, Leblanc l’accompagnent mais LeMond, gagnant des 2 dernières éditions fait du surplace. Cependant, dans la descente, l’Américain rapplique sur les échappés. Trop tard ! Indurain s’est envolé, poursuivi par le magnifique Chiappucci. Dans le col d’Aspin, le petit Italien rejoint Indurain. Il l’emporte un peu plus tard à Val Louron. Le Tour de France vient de se jouer en faveur de l’Espagnol. Greg LeMond a perdu plus de 7 minutes, Delgado 14 ! Miguel Indurain, impressionnant de puissance et d’aisance dans cette grande étape pyrénéenne, se révèle au monde du cyclisme comme un extraordinaire grimpeur. Il gagnera son premier Tour, le 4ème d'un espagnol. |
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Fabio Casartelli |
Tour de France |
1995 |
L'italien Fabio Casartelli de l'équipe Motorola, fait une chute mortelle au col du Portet-d’Aspet dans les Pyrénnées. Dans un virage, plusieurs coureurs glissent et sont propulsés hors de la route. Personne ne semble blessé, excepté le jeune italien à l’avenir prometteur qui ne se relève pas. Sa tête a violement heurté le parapet de pierre au bord de la route. L'ancien champion olympique n’y survivra pas. |
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Miguel Indurain |
Tour de France |
1996 |
La première étape alpestre entre Chambéry et les Arcs permet aux favoris de s’observer. A 6 km du sommet, Leblanc attaque et distance rapidement les grosses cylindrées, Indurain, Rominger, Zülle, Riis…Un événement majeur s’est produit derrière lui : Indurain, quintuple vainqueur du Tour, trahi par une terrible fringale fait du sur-place et perdra près de 4’30’’. On ne l’a jamais vu terminer dans un tel état d’épuisement. Le lendemain, dans le contre-la-montre de Val d’Isère, ce même Indurain perd une minute supplémentaire. Il concède ensuite 8’30’’au danois Riis dans les Pyreénées. Sa défaite est terrible et définitive, il terminera à la 11ème place à Paris. L'hégémonie de l'espagnol s'arrête là avec 5 Tours dans la poche comme les plus grands. |
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Marco Pantani |
Tour de France |
1998 |
Lors de la 15ème étape, il pleut sur le parcours et il fait froid (8 degrés à peine au sommet du Galibier). Ullrich défend courageusement son maillot jaune dans la montée du Galibier mais Pantani attaque à 5,5 km du sommet. L’Allemand ne peut suivre. Pantani reprend un à un les coureurs dans l’ascension. En haut du Galibier, l’avance des premiers sur le groupe Ullrich est de 2’50’’. Après la plongée vers le Lautaret, au pied de la montée vers les Deux-Alpes, le groupe Pantani précède le groupe Ullrich de près de 4’. Et Pantani de s’envoler vers la victoire d’étape, le maillot jaune et le Tour. A l’arrivée, le Pirate laisse Ullrich vainqueur en 97 à près de 9’. Pantani gagne sa plus belle victoire. |
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Marco Pantani |
Tour de France |
2000 |
Après avoir attaqué Armstrong un peu partout et notamment au Mont Ventoux, à Briançon, à Courchevel, Marco Pantani a connu une terrible défaillance dans le col de Joux-Plane, ultime difficulté du Tour de France. Et pourtant, il a été une nouvelle fois le grand animateur de la journée. Il a attaqué au pied du col des Saisies au km 80. Il a allumé le feu dans les cols des Aravis et de la Colombière. Les équipiers d’Armstrong ont mis près de 100 km pour le ramener à la raison. Enfin il s'est rendu dans Joux-Plane. Pantani est arrivé au sommet 13 minutes après les premiers et abandonnera le lendemain. Armstrong l'extra-terrestre gagne son 2ème Tour. Après de multiples mises en cause pour dopage dans le Giro, il sera retrouvé mort d'une overdose de cocaine en 2004. |
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Lance Armstrong |
Tour de France |
2001 |
Armstrong ne semble pas au mieux dans les cols de la Madeleine, du Glandon et la montée finale vers l’Alpe d’Huez, les coureurs de la Deutsche Telekom impriment un train d’enfer et Ullrich se sent fort, très fort. Mais Armstrong a joué au poker menteur. Au pied de l’Alpe d’Huez, il démarre sèchement, se retourne, plante son regard dans celui d’Ullrich et s’envole. Lance gagne l’étape et ecrase une nouvelle fois le Tour. Il a encore lâché tout le monde grâce à sa cadence de pédalage digne des plus grands grimpeurs de l’Histoire (on parle de 100 tours/minute). Même si la suspicion existe sur ses performances ahurissantes, il faut lui reconnaître une force de caractère hors du commun car on ne lui prêtait que 50% de chance de survie à son cancer avant son retour. |
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Richard Virenque |
Tour de France |
2003 |
Virenque entre définitivement dans la légende du Tour en sortant premier du classement des meilleurs grimpeurs récompensé par le maillot à pois pour la 7ème fois. C ’est là un véritable record. Malgré ses déboires dans l'affaire Festina, il reste le meilleur grimpeur français des années 90. Rappelez vous le Col de Joux-Plane en 2000 (16ème étape Courchevel-Morzine). Richard Virenque donne tout dans l’ascension alors que Armstrong domine comme jamais son sujet dans ce Tour. Il distance un à un ses opposants et part seul. Pantani est à l’agonie (il perdra plus de 13 minutes), Armstrong est à la peine mais il gère avec calme son écart sur Ullrich un peu plus loin. Virenque se lance à tombeau ouvert dans la descente vers Morzine, il gagne et tient sa revanche sur ses détracteurs. |
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